dimanche 29 décembre 2013

46. Quoi ? Tu vas faire une Insémination Artificielle ? Le truc comme pour les vaches ?

La première Insémination Artificielle date de 1789, et a été réalisée par le chirurgien écossais John Hunter sur son épouse¹. Eh oui !
Et parce que je trouve que les dessins sont toujours plus parlants, voici la différence entre l’insémination sur une vache :


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Et celle chez une femme :

³

Vous noterez une très, mais alors très, légère différence dans les deux méthodes : la femme n’a pas besoin qu’on lui immobilise le col de l’utérus en lui insérant un bras dans le cucul ! (Dieu merci ! C'est pour des choses comme ça que je suis heureuse de ne pas être une vache...)

Ce qui me fait vraiment marrer, c’est de constater que les gens sont mieux informés de l’Insémination Artificielle chez la vache que chez la femme… Bizarre, non ?


¹. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ins%C3%A9mination_artificielle

jeudi 26 décembre 2013

45. Tu devrais perdre du poids…

Il est vrai que le poids est PARFOIS un facteur d’infertilité. Pas que le surpoids d’ailleurs, l’inverse l'est également. Mais ça, seul un spécialiste de l’infertilité est en mesure de juger pour qui cela peut être le cas (et encore, même pas sûr !).
Vous êtes un spécialiste de l’infertilité ? Non ? Donc cessez vos remarques désobligeantes, surtout lorsque vous avez la délicatesse de rajouter :
Il paraît que les spermatozoïdes ne peuvent pas avancer quand on est trop gros.
— J’ai une copine qui allait passer en FIV et les docs lui ont demandé de perdre du poids. Alors elle a perdu 15 kilos et paf, elle est tombée enceinte ! Tu devrais essayer toi aussi !

Non mais franchement, ça vous arrive de réfléchir un peu avant de bavasser ? Vous croyez que ça lui fait plaisir à votre copine d’entendre ça ? C’est quoi le but ? La faire culpabiliser encore plus ? 
La prochaine fois que vous êtes sur le point de sortir un truc pareil, bouffez vite un Mars ! Il paraît qu’on dit moins de conneries quand on a la bouche pleine !
Oui, on se demande qui est le plus lourd dans l'histoire...


dimanche 22 décembre 2013

44. Bonne année, bonne santé et surtout, un bébé dans l’année !

Les fêtes de fin d’année… Voilà bien un moment ultra pénible à vivre pour l’infertile.

D’abord, il y a Noël
Cette fête si magique, si joyeuse, où tout n’est que partage, amour, cadeaux, sapin, guirlandes, lumières, père-noël : la fête des enfants…
Cette fête qu’autrefois on aimait tant et où l’on se disait, les yeux pleins d’étoiles : 
« Un jour, ce sera mon bébé qui ouvrira ses cadeaux. Un jour, je serai la plus heureuse des mamans. »
Cette fête qu’aujourd’hui on ne supporte plus car les étoiles dans les yeux ont laissé place aux larmes, et où l’on se dit : 
« Quand viendra-t-il ce moment à moi ? Viendra-t-il un jour, au moins ? Ou bien serai-je condamnée à n’être toujours que la spectatrice du bonheur des autres ? »

Puis il y a le 1er de l’an
Cette fête où tout le monde souhaite le meilleur à tout le monde… (si seulement cela pouvait être comme ça aussi tous les autres jours de l’année… Bref…)
Alors oui, bien sûr, nous aussi on souhaite un bébé dans l’année, mais ce que l’on souhaiterait également, c’est que tout le monde cesse de remuer ce foutu couteau dans cette foutue plaie ce jour-là !
Dites-nous plutôt : « Bonne année et plein de bonnes choses pour toi ». Ça passera nettement mieux.

S’il vous plaît les gens, essayez, au moins cette fois, d’être moins maladroits. À défaut de rendre le sourire à vos amis, vous leur mettrez du baume au cœur…


vendredi 20 décembre 2013

43. T'en penses quoi, je dois avorter ou pas ?

Je ne ferai aucun laïus sur l'avortement ici. Parce que c'est un sujet complexe, matière à polémique et que je n'ai aucune envie de discourir sur ça. Les faits, juste les faits, il n'y a que cela qui m'intéresse pour le moment. L'avortement est un droit, et aucune femme (même parmi nous) n'est à l'abri d'y avoir recours un jour (eh oui, c'est une certitude, donc inutile de crier au scandale).

Maintenant, soyons clairs ! Il coule de source qu'on ne demande jamais à une femme qui essaye de concevoir si on doit avorter ou pas : JAMAIS !
Ce n'est pas que les infertiles soient totalement étroits d'esprits et incapables de comprendre votre situation, non. C'est juste inhumain ! Cela nous rappelle que nous, ce choix, on ne l'a pas ! Et c'est juste aussi qu'à ce moment-là, nous, on essaye de donner la vie, et l'idée de l'ôter nous est difficilement supportable.

Donc, chères amies d'infertiles, concernant ce genre d'interrogations, même si elles sont légitimes, il reste préférable de demander conseil à quelqu'un d'autre. Car en exagérant un peu, ça ressemblerait à : demander à une personne affamée et sans argent si je dois manger ou pas, mon gros sandwich au thon que je n'aime pas...


mardi 17 décembre 2013

42. J’aimerais pas être « comme toi »…

Comme toi = Infertile !
Ce genre de truc fait toujours plaisir à entendre, non ? C'est vrai que nous, on adore tellement être comme nous...

Vous connaissez le fameux « c’est celui qui dit, qui est » ? (mais si, on le disait sans arrêt quand on était à l’école !)
Ben, avec l’infertilité, ça doit être un peu pareil : « c’est celui qui dit, qui devient ».
Et là, évidemment, vous vous dites :
Mais n’importe quoi ! Moi, je ne l’ai jamais dit et je le suis !

Ben oui ! Nous, on le sait que ça ne marche pas comme ça, mais les autres non… J’sais pas moi, peut-être qu’ils pensent que, s’ils prononcent les mots « infertile » ou « infertilité », leur langue va tomber… Peut-être… Sinon, j’vois vraiment pas…
Surtout, ne jamais, jamais, formuler directement ces termes qui risqueraient de provoquer une malédiction irréversible !
Bref, du coup, ils rusent, et utilisent de subtils subterfuges pour éviter les mots « interdits ».

Vous comprenez maintenant pourquoi l’infertilité est taboue ?


samedi 14 décembre 2013

41. Et sinon, il est normal du coup votre enfant ?

Parce que dans la tête de certaines personnes, la Procréation Médicalement Assistée, c’est un peu comme prendre un bain dans une centrale nucléaire… Ils pensent que la PMA, ça rend… bizarre…

Si l’on vous pose cette question quand vous avouerez que votre enfant est issu de la PMA, ne faites pas comme moi, à rester bouche bée devant l’énormité de la débilité de la question. Riez plutôt aux éclats et dites :
Ouiiiiiii, il est tout à fait normal ! À part ses doigts : il en a 20 ! Mais, c’est quand même vachement pratique pour jouer du piano ! *

L'avantage, avec le bébé éprouvette, c'est qu'au moins, on est sûr qu'il n'a pas été fini au pipi, lui !



* Merci à Ze Plume pour cette extraordinaire réponse !




mercredi 11 décembre 2013

40. La PMA, c’est tellement contre-nature…

Oui, soyons clairs : la PMA, c’est contre-nature ! Parce que la nature a décidé que non, et nous, on la contre par n’importe quel moyen ! Nous sommes des rebelles, gnark, gnark, gnark !

Je ne reproche pas aux gens de me dire ceci, car je suis d’accord avec eux. Ce que je leur reproche en revanche, c’est de s’indigner contre certaines choses contre-nature et en accepter d’autres qui le sont également.

Parce que, les gens, si vous refusez la PMA sous prétexte qu’elle est contre-nature, refusez également les séances de chimio que l’on proposera à votre conjoint/enfant/parent/ami* lorsque le cancer l’aura atteint. Ben oui, la chimio aussi, c’est tellement contre-nature…


* Ou même vous, pourquoi pas ! Eh oui, ça n’arrive pas toujours qu’aux autres…



lundi 9 décembre 2013

39. Ce n’est pas grave si tu ne peux pas me donner de petits-enfants : ton frère m’en a déjà fait trois !

Si c’était ma maman qui avait osé cette remarque, je serais désormais orpheline, y a pas de doute possible !

J’éprouve beaucoup de peine (et d’admiration) pour cette femme qui a serré les dents (sans devenir une meurtrière) en se prenant cette phrase en pleine poire…
Je le sais pourtant, que la connerie n’a pas de limite… Mais là, c’est le pompon !

Franchement, chers parents d’infertiles, vous pensez vraiment, mais vraiment, qu’on décide de faire nos enfants POUR VOUS ?

Et puis, ce n’est pas parce que vous êtes consolée d’être mamie au moins une fois que cela nous console de ne pas être maman une seule fois !


mardi 3 décembre 2013

37. Arrête de t’acharner !

Cette phrase, je me la suis prise en pleine poire durant mes essais infructueux pour « bébé 1 ».
J’ai eu un mal fou à expliquer à mon interlocutrice les raisons de mon « acharnement ».
Car oui, ami(e)s infertiles, sachez-le, vous vous acharnez à défier la nature ! Bouh, pas bien !

J’étais déjà convaincue à l’époque, que je devais persévérer malgré tout. Quitte à devoir faire face à des tonnes et des tonnes de défaites. Cela reste un choix personnel bien sûr, mais pour ma part, il était inconcevable de vivre avec le regret de n’avoir pas tout tenté pour parvenir à être mère.

À quel moment doit-on considérer que nos efforts sont de l’acharnement ?
Je ne le savais pas. Je me disais seulement :
« Tant que je me relèverai, c’est que j’aurai encore assez de force pour me battre. C’est pour cet enfant que je me bats et j’y mettrai la totalité de mon énergie ».

Les autres ne le réalisent pas vraiment. Ils ne voient que nos échecs et nos souffrances qui en découlent. Ils n’ont pourtant qu’à baisser les yeux vers leur progéniture pour comprendre… Le regarder et se demander :
« Jusqu’où je pourrais aller pour lui ? »

S’il y a une seule chance, si infime soit-elle, il faut la tenter, non ? Ce n’est pas de l’acharnement, c’est de l’amour !