lundi 26 mai 2014

84. Il paraît que l'infertilité, c'est souvent psychologique...

Réflexion encore entendue très récemment... Mais c'est un peu de ma faute, et voici pourquoi (oui, parfois, je raconte aussi ma vie) :

Quand, en voyant mon ventre rond, une personne me demande si c'est mon premier, je réponds en souriant que non, c'est mon troisième. Là, irrémédiablement, l'interlocuteur(trice) fait de gros yeux ronds (genre, elle est vraiment timbrée, celle-là, de faire 3 gosses). C'est à ce moment que je ne peux m'empêcher de me « justifier » (me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien) :
— Oui, mais c'est parce que c'est un petit miracle, celui-ci ! On a vachement galéré pour avoir nos deux premiers, on est infertiles, on a fait des FIV, ça devait pas marcher naturellement, et tout, et tout... 

Je ne vous fais pas de dessin (parce que c'est Ludow qui s'y colle !), vous aurez bien compris, qu'inévitablement dans la tête des gens, mon infertilité venait donc d'un blocage psychologique que je suis enfin parvenue à débloquer, et que forcément, paf, ce fléau du siècle est très très très très souvent dû à ça ! Si, il paraît qu'ils l'ont dit à la télé l'autre jour !

Donc, il y a quelques jours, la fille aux yeux ronds affiche un visage émerveillé et clame :
— Quoi ? Tu pouvais pas avoir d'enfants et finalement ça a marché ? Tu vois, j'ai vu une émission à la télé la semaine dernière dans laquelle ils disaient que l'infertilité, c'était presque toujours psychologique et qu'ils ne savaient pas comment décoincer les gens !

Là, dans mon esprit « décoincé », je me suis imaginée en train de lui sauter au cou en lui hurlant :
— Mais n'importe quoi espèce d'ignare, j'suis pas coincée ! Et puis même si c'était le cas, il vaut mieux être coincée que conne, na !
Puis, dans un dernier geste libérateur, je lui aurais collé une bonne grosse baffe !

Au lieu de cela, j'ai pris un grand bol d'air pour ne pas mettre en œuvre mes pensées, et j'ai répondu du plus calmement que possible :
— Tu ne sais pas encore qu'à la télé, ils ne disent que des conneries ? Fais gaffe à toi, car c'est pas en écoutant des absurdités qu'on devient instruit, tu sais...

Bon, elle ne m'a plus reparlé depuis, mais au moins, elle est encore intacte physiquement...  


lundi 19 mai 2014

83. Mais non, t’as pas fait cette FIV pour rien : c’est juste un pas de plus pour y arriver !

Si l’on vous sort cette réplique, n’hésitez surtout pas à demander :
— Ah bon ? Et t’en as eu beaucoup toi, des « pas » à faire pour y arriver ?
— Moi ? Oh non, je n’ai pas eu besoin de marcher, c’est venu tout seul !

J’me disais aussi…

Donc, je sais que vous essayez de nous remonter le moral et que ça part d’un bon sentiment, mais là, c’est comme si une personne qui ne marchait que le dimanche pour effectuer les 500 mètres qui le sépare de la boulangerie, donnait des conseils sportifs à un marathonien…




dimanche 11 mai 2014

82. Ton attitude devient insupportable : tu te métamorphoses dès qu’on parle de bébé, on ne peut jamais rien dire !

Le truc, c’est que les gens, dès qu’ils ont des mouflets, ils ne peuvent pas s’en empêcher, ils ne parlent QUE de ça ! C’est pas de leur faute, c’est comme ça. Moi-même, c’est pareil : à partir du moment où j’ai eu enfin mon enfant, je suis devenue mono-sujet de conversation…
Mais bon, faut avouer quand mêmequ’un effort pourrait être fait par certains ! En parler un peu, c’est bien, mais ne parler que de ça, c’est trop… surtout quand c’est pour des trucs dont franchement, tout le monde se contrefiche.
Des exemples ?
— J’suis trop contente ! Mon bébé était constipé pendant 3 jours et là, ça y est, il a fait le plus gros caca du monde, regarde, je l’ai pris en photo ! Le caca hein, pas le bébé !
— Je pense que mon fils est surdoué ! Il a 3 mois et hier, quand je lui ai demandé s’il avait faim, il m’a souri et a répondu : « areuh ». Tu crois que je peux lui faire faire un test de QI maintenant ?
— Ça y est, ma fille a goûté la purée de carottes ! Il ne me reste plus qu’à lui faire connaître la courgette, le petit-pois, les épinards, le céleri, le concombre, la tomate, l’aubergine, les haricots verts, les champignons, le navet, le chou, le brocoli, le potiron, le poireau, le panais… Oh ? Tu dors ?

Voilà… Bon, vous l’aurez compris, y a des choses qu’on peut s’abstenir de dire, surtout devant une personne qui galère depuis pas mal de temps… Cela s’appelle : la délicatesse !

Enfin, c’est vous qui voyez, bien sûr ! Mais je tiens à vous prévenir : un(e) infertile qui "se métamorphose", pour de vrai, c’est comme Hulk qui débarque sans prévenir dans votre bureau pour tout casser ! Ne déchaînez pas sa colère… ça peut faire de sacrés dégâts ! Vous êtes avertis !  


lundi 5 mai 2014

81. Tu devrais être contente d’être infertile ! Ben oui, tu te rends compte des économies que tu fais en contraceptif ? Moi, ça me coûte une fortune !

Mais, évidemment que je suis heureuse de faire de si belles économies ! D’ailleurs, chaque jour, pour remercier la vie de m’avoir rendue infertile, j’exécute des danses « Amandinesques », créées spécialement pour cela !

Car grâce à mon infertilité, et donc à mes économies :
  • je roule en voiture de compétition (Citroën Saxo de 1998).
  • je voyage tous les ans vers de belles destinations ensablées (sable gris entassé dans le jardin pour faire mes chapes de béton).
  • je possède un bateau de croisière (qui flotte fièrement dans ma baignoire).
  • ma baignoire dispose d'une fonction balnéo (pour faire des bulles, je pète dedans).
  • je m’habille hyper tendance (made in Décathlon, Kiabi et la Halle aux chaussures).
  • mes bijoux sont de pures merveilles (qui me permettent de ne pas sonner aux détecteurs de métaux tellement ils sont faux ! Oui, vive la pâte Fimo).

Bref, faudrait peut-être songer maintenant à faire quelques économies sur ces "amis" qui, à cause de leurs propos franchement inappropriés, nous coûtent une fortune en séances de psy…  



vendredi 2 mai 2014

80. Si c’est pas honteux, ça ! Elle se fait des piqûres pour avoir un bébé, n’importe quoi !

Cette femme.
Qui a un esprit aussi étriqué qu’un pyjama naissance sur un enfant de 2 ans…
Cette femme.
Dépourvu de la moindre compassion pour autrui ou de la plus petite empathie qui soit…
Cette femme.
Qui a pondu 5 mouflets en 6 ans, et donc n’est pas en mesure de savoir ce qu’est un désir d’enfant, un manque de progéniture, la souffrance de l’absence…
Cette femme.
À qui j’ai eu envie de couper sa vilaine langue de vipère pour faire cesser ses propos haineux.
Cette femme.
La première personne à me faire croire à cause de ses discours, que je n’étais pas « normale » et qu’être infertile était une « honte ».

Elle m’a détruite l’espace de quelques jours, mais je me suis relevée, plus forte que jamais et j’ai surmonté, avec son fils, lui aussi infertile, cette épreuve.
Aujourd’hui, je sais que ce n’est pas une honte, juste la faute à pas de chance…

Merci belle-maman…